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Message  Kigiku Shirayuri Lun 23 Avr - 0:35

Psst

    Une jeune femme marchait dans les rues de Nin, vêtue d'une longue robe luxuriante et d'un chapeau à voile, que l'on appelle mushi no tareginu, qui couvrait son visage, encore méconnu dans son propre village. Elle était accompagnée de deux grands hommes armés, ces derniers l'encadraient des deux côtés, intimidant les habitants qui s'écartaient sur leur route, tandis que la femme avançait d'un pas sûr et élégant. Derrière cette allure gracieuse, elle ne souriait pas et posait son regard sur le chemin qui se dessinait, sans regarder autour, sans dire un mot. Le soleil tapait sur son chapeau et la chaleur qui s'en dégageait lui faisait perdre la tête. Le sanctuaire Inari était si loin. Elle n'en pouvait plus et pourtant, elle devait continuer.

   Cette jeune femme aux allures nobles ne sortait que peu et si on lui accordait ce droit parfois, c'était principalement pour des raisons religieuses. Elle devait prier au sanctuaire pour éviter de s'attirer les foudres des kami qui l'observaient, elle, autant que les autres êtres humains qui peuplaient cette terre, mais parfois, elle se demandait s'il était nécessaire que son visage soit caché du reste du village. Il lui arrivait de vouloir sociabiliser avec autrui, seulement pour atténuer sa grande solitude, mais elle comprenait que son statut incombe qu'elle surveille ses fréquentations

   Une fois arrivée devant la porte rouge du sanctuaire en question, elle s'inclina et les deux hommes s'arrêtèrent pour la laisser entrer seule dans le lieu sacré. Il n'y avait personne aux alentours à cette heure-ci mais cela était aussi dû au fait que les villageois commençaient petit à petit à délaisser les kami ; pour autant, les fidèles étaient restés très nombreux.

   Une fois s'être rincée les mains et la bouche devant la fontaine pour purifier son corps, elle avança dans l'enceinte du sanctuaire. Mettant une pièce dans le tronc, sonnant les cloches pour repousser les mauvais esprits, s'inclinant deux fois et tapant deux fois dans ses mains... puis enfin, elle put faire son vœu devant la divinité locale. Elle souhaita que les récoltes soient bonnes, que l'on protège le village du mal ; des choses simples et banales que l'on demande à chaque fois que l'on prie, des demandes qu'Inari écoute parfois.

    Elle était concentrée, calme, silencieuse. Autour, il n'y avait aucun son si ce n'étaient ceux des feuilles. Et dans son esprit, il n'y avait que sa voix qui résonnait, priant et se recueillant. Elle fit rapidement le vœu de voir le kitsune blanc de son enfance, ce bon et beau kitsune qui était forcément l'un des messagers d'Inari. Il pourrait juste laisser entrevoir sa silhouette, le vœu de la jeune femme serait alors réalisé. Elle ne demandait rien de bien fou, si ce n'était que sa voix soit écoutée.

   Prières et recueillement terminés, elle s'inclina légèrement une dernière fois, avant de se redresser et de se retourner pour retourner auprès des deux hommes qui l'attendaient.
Kigiku Shirayuri
Humaine
Kigiku Shirayuri
Race : Humaine
Localisation : Nin
Métier : Fille adoptive du daimyō de Nin

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Message  Matsuri Dim 10 Juin - 19:29

* Scintillement du soleil
Qu'aucun vent ne vient troubler
Chaleur écrasante *




Ô divine lumière d'Amaterasu-ōmikami, pourquoi donc nous tourmenter ainsi ? Tu dardes tes vifs rayons sans pitié pour les pauvres hères qui en subissent les assauts. Aucun Kami du vent ne daigne venir apaiser cette fournaise, et me voici obligé de quémander l'ombre du sanctuaire d'Inari-shin. Je ne puis me permettre de franchir l'enceinte la plus sacrée du sanctuaire, derrière laquelle repose la relique d'Inari-shin, mais j'ai pu trouver l'abri bienveillant d'une poutre du bâtiment principal situé juste derrière lui. Cette cachette en hauteur me convient parfaitement, car elle me permet de m'étirer de touit mon saoûl  sous l'ombre rafraîchissante, tout en m'offrant un emplacement de choix pour observer d'éventuels visiteurs, tout en restant masqués par la pénombre qui m'entoure. Les Kitsune comme moi sont réputés être ses messagers, bien que pour ma part je n'ai que peu d'intérêt dans les affaires des Kami, je préfère de loin celles des humains. Je n'ai encore jamais eu à faire avec Inari dans ma courte vie de yōkai pas encore bicentenaire, et si je lui voue un immense respect comme tous les Kitsune, je ne ressens aucun empressement à lui apporter les offrandes et messages qui lui sont adressés; ce moment viendra un jour où l'autre, mais préfère encore profiter des humains aussi longtemps qu'il le sera possible.

Les environs sont d'un calme plat, l'ennui me guette. Dans d'autres circonstances, je serais déjà sorti me promener aux alentours en quête d'aventure, néanmoins la cité dans laquelle je me trouvais à présent ne m'autorisait pas une telle liberté. J'étais actuellement à Nin, place forte des humains qui avaient commencé à réduire les yōkai tels que moi en esclavage. Je savais pertinemment qu'il ne serait guère aisé de les abuser avec un déguisement de mendiant car ces maudits moines qui patrouillaient régulièrement dans les rues seraient capables de me reconnaître, m'immobiliser, et me réduire à la pire des conditions pour le restant de mes jours.

Je laissais échapper un discret soupir entre mes lèvres entrouvertes. Mon envie d'explorer les recoins les plus inaccessibles du monde m'avait mené jusqu'à mon actuel refuge, dans laquelle je devrais tranquillement patienter à l'abri de la chaleur jusqu'à une nuit plus propice à mon évasion. Heureusement, les humains dégénérés qui peuplaient cette ville ennemie avaient gardé le minimum de respect que leur dictait leur égoïsme envers les Kami pour leur demander des faveurs. Inari-shin favorisant les récoltes et la prospérité des commerces, son sanctuaires restait d'une importance suffisante être respecté, seuls prêtres et fidèles étaient autorisés à y pénétrer. Ils avaient été extrêmement peu nombreux aujourd'hui, reportant leurs prières au lendemain en faveur d'un couvert rafraîchissant. Je m'apprêtais à poursuivre ma vaine attente jusqu'à la nuit tombée, lorsque je vis une personne richement vêtue s'incliner, puis franchir le Torii délimitant l'enceinte sacrée du sanctuaire.

Si l'on se fiait au luxe des vêtements dont elle était parée, elle appartenait probablement à la caste noble, peut-être même à la maison daimyō en personne. Ce sentiment se renforçait lorsqu'on prêtait attention au long voile descendant en cascade de son chapeau jusqu'à sa gorge. Les tareginu pouvaient être employés pour prévenir les peaux délicates de ces dames de l'agression des insectes, dont le nombre croissant en cette période de fortes chaleurs incommodait  nombre d'humains. Cependant, il constituait également un excellent moyen de ne pas être reconnue, ce qui était une précaution plus qu'utile si une membre de la famille seigneuriale venait à sortir en plein jour dans la rue pour se rendre au temple du kami aux messagers Kitsune. Avait-elle été mandatée en secret  par sa famille, ou venait elle de son propre chef ? Irrémédiablement attiré par cette curieuse apparition, je la suivais discrètement du regard alors qu'elle s'avançait vers l'enceinte sacrée.

Elle effectua le rituel du purification avec des gestes précis, sans répandre plus d'une goutte d'eau que nécessaire sur son visage ou sa bouche, malgré la chaleur étouffante qui devait fortement la tourmenter dans ses lourds vêtements d'apparat. Non décidément, elle ne pouvait être ici que par sa propre volonté, aucun noble ordinaire ne daignerait sortir lui-même du château qui leur servait de tanière pour rendre une visite à un temple en proie au conflit, elle se cachait probablement autant de ses semblables que des vulgaires roturiers. Cette jeune femme m'intriguait : ainsi même au sein d'un village où j'avais perdu tout espoir de rédemption pour les villageois irrespectueux, les moines esclavagistes, et les samouraï bellicistes, elle constituait à elle seule un dernier signe de respect à Inari-shin, une poche de résistance au sein même de la cour qui souhaitait transmettre ses prières quand bien même cela se ferait par le biais de Kitsune en proie à l'opprobre publique.

Elle fit une offrande d'argent, respectant le rituel pour effectuer une prière à Inari-shin d'une façon aussi impeccable qu'elle avait effectué le rituel de purification. Devais-je vraiment essayer d'écouter les prières qu'elle formulerait après avoir joint ses mains ? Pendant la (heureusement courte) durée de mon séjour à Nin, j'étais empreint de la plus grande vigilance, sans doute même fréquemment mêlée d'une grande paranoïa. Je ne connaissait que peu de choses sur leurs pratiques, la façon de détecter, capturer et asservir les Yōkai mais je ne tenais pas le moindre du monde à l'apprendre à mes dépens.

Ma curiosité irraisonnée envers ce symbole d'espoir et de pureté au milieu du miasme détestable de Nin prit le dessus, et  j'ouvrai mon esprit au sien. Mes facultés en télesthésie étaient encore moindres compte tenu de mon jeune âge, mais sa prière dirigée vers l'autel où je me tapissait facilitant grandement les choses je pus finalement réussir à l'entendre. Et quelle ne fut pas ma déception d'entendre les même éternelles prières que l'on adressait à Inari. Cette jeune femme se préoccupait du bien être de son village pourtant corrompu et respectait la tradition de faire appel aux kamis, cequi était louable, mais en la voyant effectuer les rituels de la sorte, je m'étais pris à espérer que quelque prière plus originale viendrait à capter mon attention. J'allai ignorer cette femme pour retourner à ma sieste quotidienne, quand elle formula une dernière prière, bien différente des autres.

Elle souhaitait revoir un Kitsune qu'elle avait croisé étant enfant, un Kitsune blanc comme la neige qu'elle semblait tenir en haute estime. Mes facultés limitées ne me permettaient pas d'en savoir plus sur l'apparence de ce Kitsune, ni les raisons pour laquelle elle l'avait rencontré et lui accordait tant de considération dès lors, mais elle avait finalement réussi à attiser l'intérêt que j'avais pour elle. Je n'avais aucune idée de quel Kitsune il pouvait s'agir, mes semblables d'une couleur blanche comme la mienne n'étaient peut être pas très nombreux, néanmoins beaucoup d'entre eux auraient pu être empreints de compassion envers une fillette rencontrée il y avait une dizaine ou vingtaine d'années. Je pouvais également être ce Kitsune mystérieux, bien que je ne sois jamais venu à Nin il m'était arrivé d'aider des enfants humains par le passé, aucun noble me semblait-il mais il était difficile de connaître l'histoire de cette jeune femme et son visage restait masqué. Emporté par l'enthousiasme de cette découverte, je me résolus alors à prendre des risques mesurés dans l'enceinte de ce temple sacré, afin de montrer à cette jeune femme au coeur encore pur que ses prières n'avaient pas été vaines, et que son voeu avait été entendu.

Une fois sa prière formulée, elle fit demi-tour et s'apprêtait à repartir, quand je susurrai doucement à son intention :


" Peut-être puis-je vous aider à en savoir plus au sujet de ce qui trouble votre coeur, Ojōsama""

Je lui laissai le temps de ce retourner afin de voir d'où venait cette voix, et toujours sous le couvert temporaire que m'offrait la pénombre du toit, je poursuivit à son intention d'une voix douce et suave, un peu comme du miel qui se glisserait doucement dans un bain de lait chaud :

" - En ce qui concerne l'aide à ce village, Inari-shin entendra-t-il seulement les prières d'une jeune femme esseulée, croyant qu'une maigre piécette pourrait réparer le mépris envers les Yōkai et Kami au sein de ce village, dont ce sanctuaire est témoin ?

En ce qui concerne votre autre requête...vous avez mon attention. Vous êtes peut-être plus proche de ce que vous cherchez que vous ne le pensiez."


Après avoir vérifié qu'aucune autre personne ne serai susceptible de me voir, je laissai doucement glisser une de mes queues le long de la poutre, jusqu'à ce qu'elle se retrouve suspendue là où un rayon de soleil vint la révéler aux yeux de ma visiteuse. Elle pourrait ainsi remarquer ma position, essayer de deviner ma silhouette dans la pénombre d'après la position de ma queue et de mes yeux qui luisaient faiblement dans l'obscurité, mais surtout comprendre ma nature de Kitsune ainsi que ma couleur blanche qu'elle recherchait tant. Les Kitsune étaient mesquins de nature, et si elle avait pu penser qu'Inari-shin lui-même s'adressait à elle, je ne voulais pas attiser la colère divine pour une imposture qui aurait trop duré. De plus, la vision partielle d'un Kitsune blanc au sein même du village de Nin devrait tout de même l'inciter à approcher pour satisfaire sa curiosité.

Je restais également tendu : malgré la protection de ce lieu sacré, me montrer sous ma véritable apparence à une femme de la noblesse de Nin en plein milieu de ce village maudit m'aurait semblé plus qu'insensé. Cependant j'avais décidé de croire en la pureté de ses sentiments envers ce Kitsune blanc, les Kami et sans doute aussi les Yōkai. J'espérai également lui avoir donné suffisamment de preuves de confiances et d'intérêt avec les risques que je prenais à me dévoiler pour qu'elle m'accorde également sa confiance, et décide de venir me raconter son histoire sans crier, paniquer et appeler les gardes -et peut être même moines- qui l'avaient probablement escortée jusqu'au sanctuaire. Sans cela, je me retrouverais bien vite dans une situation des plus épineuses, dont l'issue semblait des plus douloureuses, si toutefois j'arrivais à en trouver une qui menait jusqu'à l'extérieur de la ville.
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